La campagne électorale française n'a pas permis (pour toutes les raisons que l'on connaît) de poser un diagnostic clair sur les difficultés du pays. Mais nous ne sommes pas les seuls dans ce cas : Brexit au R-U, Trump aux US, Beppe Grillo en Italie, et plus généralement montée des extrêmes dans quasi tous les pays développés occidentaux qui promettent la Lune à coups de proclamations simplificatrices et enferment les débats dans un double corner : le populisme proclamatoire d'un côté, la technocratie suffisante de l'autre.
La seule façon d'en sortir serait que le débat puisse faire l'aller-retour entre :
- la vision de la société qui éclaire les enjeux "républicains" des décisions à prendre,
- l'analyse en profondeur des tensions à l'œuvre dans chacun des domaines d'intervention de l'État qui viennent nourrir le débat sur le enjeux.
Aucun des espaces et moments de débat (médias, assemblées, élections... ) offert par nos démocraties ne permet cet aller-retour, parce que pour cela il faut accepter de s'écouter, de ne pas être d'accord, de se laisser questionner par la réalité (et non pas par sa caricature)...
Et pour tout cela, il faut du temps !
Et il faut encore plus de temps pour construire et faire vivre les espaces dans lesquels ces débats pourront prospérer.
Mais en attendant, il faut bien gouverner le pays.
C'est à se demander s'il ne faudrait pas, à côté des systèmes électifs actuels qui seraient destinés à élire des gestionnaires de court terme, imaginer des agoras où se construiraient et se confronteraient les visions collectives qui demain pourraient guider ces mêmes gestionnaires.
Je sais que ceci est un peu confus, mais j'avoue ne pas y voir clair moi-même.
Les commentaires récents